La Cave du Prieuré

Connaissez-vous les maladies de la vigne ?

 

La vigne, plante pérenne de la famille des lianes, subie tout au long de sa vie des attaques de champignons, insectes ou acariens. Les conséquences sont plus ou moins importantes allant de la simple déformation du feuillage à la mort soudaine du cep. Les conditions climatiques et les méthodes culturales utilisées par les vignerons font varier la virulence et le développement des maladies. 

A Jongieux, comme dans la plupart des autres vignobles européens, toutes les grandes maladies de la vigne sont présentent. Trois d'entre elles, extrêmement virulentes concentrent la quasi-totalité des efforts fournis par les vignerons pour protéger leurs vignes. Leurs noms ne doivent pas vous être inconnus : Mildiou, Oïdium et pourriture désignent trois champignons. 

 

La pourriture : 

Cette maladie est la plus ancienne des maladies de la vigne connue puisque les Romains la mentionnaient déjà. Pauvres ancêtres sans leur canon de rouge !!!

Ce champignon se retrouve sur différents fruits ou plantes-hôtes. Le développement de la pourriture se manifeste généralement en fin d'été à l'approche des vendanges lorsque les raisins sont les plus sensibles (voir photo 1). Lors des années pluvieuses les symptômes peuvent apparaitre bien plus tôt en saison, dès le début juillet comme c'est le cas cette année. (voir photo 2). La lutte contre cette maladie est principalement prophylactique : c'est à dire que des techniques culturales adaptées sont mises en place pour limiter le développement du champignon, exemple : effeuillage, ébourgeonnage, limiter l'entassement des raisins pour aérer la zone fructifère...

Une lutte avec des produits phytosanitaire est également possible avec l'application de 1 ou 2 traitements durant le mois de juillet. L'objectif de tous vignerons vis-à-vis de cette maladie est d'arriver aux vendanges avec des raisins les moins contaminés possible. En effet, la pourriture entraine de mauvais goûts dans les vins et des difficultés de vinifications. Si toutefois la proportion de pourriture n'est pas acceptable un tri à la vigne ou en cave peut être effectué. 

Le mildiou : 

Importé des Etats-Unis à la fin du 19ie, ce champignon est spécifique de la vigne : c'est à dire qu'il ne s'attaque qu'aux vignes. Tous les organes "verts" de la vigne sont sensibles et peuvent être attaqués par le mildiou : feuilles, tiges et grappes. Les symptômes apparaissent assez tôt en saison autour de début juin avec des premières apparitions sur feuilles provoquant des petites "taches d'huile" (décoloration jaunâtres, voir photo 3) sur la face supérieure. Sur la face inférieure, des tissus blanchâtres sont visibles et représentent le champignon (voir photo 4 : il s'agit de la même feuille que la photo 3). Les feuilles impactées finissent par rapidement se dessécher et ne peuvent fournir de l'énergie à la plante via le processus de photosynthèse. Viennent ensuite les symptômes sur raisins dès la fin juin avec un duvet blanchâtre, les grappes impactées dessèchent et finissent par tomber (voir photo 5). Cette maladie provoque tout simplement et malheureusement la perte de récolte. 

L'oïdium : 

Comme le mildiou ce champignon a été importé des Etats-Unis au 19ie siècle. L'ensemble des organes de la vigne peut être infecté. Les symptômes, plus discrets que ceux du mildiou se caractérisent par un feutrage blanc, poussiéreux sur feuilles et rameaux (voir photo 6). Ils sont le plus visibles sur jeunes grappes, facilement reconnaissables à ce typique "feutrage blanc" et conduisent à l'éclatement des baies lors de la croissance des grappes (voir photo 7). Cette maladie entraine la perte de récolte et pour les grappes infectées encore présentent aux moments des vendanges des odeurs de moisissure persistantes et désagréables.

 

Le mildiou comme l'oïdium sont des champignons extrêmement virulents, résistants et néfastes. Sans protection phytosanitaire, en quelques semaines les vignes perdent leur feuillage et leurs grappes. Obtenir une vendange qualitative et quantitative nécessite de protéger la vigne. Cette protection ne peut se faire sans des produits adaptés et homologués (une formation certifiante est nécessaire pour pouvoir manipuler et utiliser ces produits). Pour cela, les vignerons pulvérisent des traitements anti-mildiou et anti-oïdium sur les vignes dès le développement des bourgeons aux alentours du mois de mai et ce jusqu'à début août. C'est durant cette période que la vigne est la plus sensible, notamment durant la période de floraison qui se déroule pour une année normale à Jongieux autour du 25 mai. Les produits sont appliqués sur la vigne à l'aide de pulvérisateur (porté à dos ou sur tracteur). Ces outils sont contrôlés et homologués, ils subissent à l'image de toutes les voitures "un contrôle technique" régulier pour éviter toutes perditions. Le bruit généré par ces engins provient de turbines qui génèrent un flux d'air permettant la pulvérisation des produits. 

Pour une efficacité des traitements et une bonne protection, les traitements sont renouvelés tous les 8 à 14 jours car les traitements ont une durée d'efficacité, les vignes poussent vites et tous les organes doivent être protéger, les maladies évoluent au cours de la saison, les conditions climatiques influencent le développement des champignons et l'efficacité des produits de traitements. 

Dans tous les cas les vignerons recherchent le bon ratio entre : la préservation et la qualité de la récolte et du feuillage avec le seuil de dégâts tolérés. Ce ratio s'élève à Jongieux à une moyenne de 7 à 9 traitements annuels. 

La protection phytosanitaire représente une part élevée des coûts de production viticole et une charge de travail considérable. Aucuns vignerons ne traitent par plaisir. Le but est d'obtenir une vendange saine et qualitative et de vivre de sa production. 

 

Photos :