La Cave du Prieuré

Remplacement des ceps morts ou malades

 

Dans nos vieilles parcelles; les maladies de la vigne, la mortalité, ou les accidents de tracteur déciment chaque année une partie des ceps de vignes. Pour pallier ce pourcentage de ceps manquants et pour maintenir une densité de plantation suffisamment importante nous replantons des jeunes ceps. Cette méthode appelée "complantation" ou "recépage" nous permet de prolonger la vie d'une parcelle, d'optimiser les surfaces travaillées, de maintenir une production acceptable bien répartie sur l'ensemble des plants de vigne et de respecter la législation.

 

En effet, pour les vignes plantées en appellation d'origine contrôlée, les cahiers des charges autorisent un pourcentage de ceps manquants compris entre 0 et 20 %. Au-delà de ce stade, la parcelle ne peut plus être revendiquée en appellation et perd son statut ou bien le vigneron se voit dans l'obligation d'arracher l'entier de la parcelle. Ce stade peut rapidement être atteint en quelques années, notamment dû à une maladie s'attaquant au bois de la vigne appelée "Esca". Cette maladie peut selon les terroirs et les cépages impacter annuellement de façon irrémédiable jusqu'à 5 % des ceps d'une parcelle pour les millésimes favorables à l'expression de cette maladie qui est encore très peu connue.

 

Pour réaliser nos remplacements, nous nous concentrons chaque année sur quelques parcelles car les étapes et opérations nécessaire à la replantation sont multiples et chronophages. Ainsi entre 1.000 et 1.500 ceps sont ainsi remplacés chaque année. 

 

Voici les différentes étapes qui permettent la replantation de jeunes ceps dans des vignes anciennes : 

  • Arrachage des ceps morts ou malades

  • Réalisation des trous où seront replantés les jeunes plants à l'aide de tarière ou à la pioche

  • Préparation des jeunes ceps prêts à être replantés : mise en eau des racines 24 h à l'avance, section des racines entre 3-5 cm

  • Mise en place des plants dans leur trou puis recouvrement avec de la terre fine autour des racines

  • Tassement de la terre autour du jeune cep

  • Arrosage, environ 2 litres d'eau par ceps

La reprise végétative des plants est souvent compliquée et aléatoire. Elle dépend beaucoup des conditions du millésime (pluviométrie, sécheresse...). L'environnement viticole est aussi compliqué et n'est pas optimum pour la réussite de ces plantations : la concurrence avec les vieux ceps et les plantes, le tassement des sols, et les pratiques culturales appliquées sur les vignes en place ne les favorisent pas.

Ainsi par exemple en 2020 seulement 20 à 30 % des jeunes ceps ont repris contre environ 75 % en 2018. Ce pourcentage est très faible et ne récompense pas le travail et les efforts fournis mais il est le même pour nos collègues vignerons de Jongieux et des secteurs viticoles alentours.  

Après 4 à 5 années de développement les ceps plantés sont travaillés comme leurs congénères déjà en place.  

 

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